Tu fumes pas ce que tu crois !

Un état des lieux du marché noir actuel du cannabis en France

"Je veux fumer de l'herbe de qualité boucher l'trou d'la sécu en fumant mon tarpé"... Ahh quelle utopie. Elle semble bien naïve face à la réalité du marché noir actuel. Aujourd'hui, beaucoup de consommateurs pensent fumer du cannabis, alors qu'ils consomment en réalité un cocktail de substances chimiques, dangereuses et méconnues.

Le temps où l'on cultivait encore de la beuh

Il n'y a pas si longtemps, le cannabis vendu illégalement en France venait principalement de deux circuits : la production locale (cultures en intérieur ou en extérieur) et les arrivages étrangers (notamment du Maroc via l'Espagne ou des pays du nord-est de l'Europe). Les trafiquants travaillaient directement avec de la plante, et bien que ce soit illégal, au moins les consommateurs savaient globalement ce qu’ils fumaient.

Une dynamique complètement bouleversée

Aujourd'hui, la donne a changé. Les fleurs de cannabis "traditionnelles" ont été en grande partie remplacées par des imitations chimiques, créées en laboratoire hors d'Europe. Ces laboratoires synthétisent des molécules ultra-puissantes, souvent issues de la famille des cannabinoïdes de synthèse. Ensuite, ils les mélangent avec des terpènes aromatiques pour recréer artificiellement l'odeur et le goût du cannabis naturel.

Ces mélanges sont conditionnés dans des bombes de spray, qui passent les douanes sans problème. Pourquoi ? Parce que les molécules qu'ils contiennent ne sont pas (encore) répertoriées par les autorités sanitaires. Elles échappent donc à tout contrôle. Une fois en Espagne, ces sprays sont utilisés pour asperger des fleurs de CBD, transformant un produit légal et inoffensif en une drogue extrêmement puissante et dangereuse.

Des produits vendus comme du haut de gamme

Le résultat ? Ces fausses herbes sont emballées dans de grands sachets métallisés (doypacks) aux étiquettes flashy, dignes d’un packaging californien. Ils sont ensuite expédiés vers la France, où ils inondent les "fours". Et les consommateurs, mal informés, pensent fumer de la "Cali" premium... alors qu’ils consomment un produit trafiqué, potentiellement addictif et aux effets psychotropes incontrôlables.

Une fraude qui dépasse toutes les frontières

Aujourd'hui, il n'y a plus de limite, plus de frontières. Le CBD utilisé comme base est légal. Les sprays, eux, contiennent des drogues de synthèse non encore connues des services douaniers ou de la législation. Résultat : ce faux cannabis se vend mieux et plus facilement que le vrai cannabis d'avant. C’est une folie totale.

La seule chose que les consommateurs peuvent faire, c’est ouvrir les yeux. Ce qu’ils fument n’est plus du cannabis. Et ce décalage entre l’intention (se détendre, retrouver un goût ou une sensation familière) et la réalité (consommer une drogue inconnue) est dangereux, à la fois pour la santé mentale, physique, mais aussi pour le tissu social autour du cannabis.

Il est temps de se poser la question : est-ce que je sais vraiment ce que je fume ?


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